« Verdict sans précédent » au Pakistan : Deux chrétiennes accusées de blasphème ont été libérées sous caution

« Les deux femmes sont actuellement dans un endroit sûr. Elles sont très heureuses et soulagées après cette victoire au tribunal, et nous sommes optimistes sur le fait que le tribunal les innocentera de l’accusation une fois le procès terminé. »
Le 9 avril dernier, deux infirmières chrétiennes, Mariam Lal et Nawish Arooj, ont été accusées d’avoir déchiré un autocollant sur lequel était écrit un extrait du Coran, ce qui est considéré comme un acte de profanation. En vertu des lois sur le blasphème en cours dans ce pays, elles risquent la prison à perpétuité. Dans la rue, la foule réclamait alors leur décapitation.
C’est finalement une décision historique qui a été prise par le juge des sessions supplémentaires de Faisalabad, Shahzad Ahmad. Il a décidé de leur accorder leur libération sous caution le 23 septembre dernier. Un verdict tenu secret jusque là pour éviter des réactions de la part des islamistes.
Selon le juge, « l’accusation n’a pas réussi à prouver la souillure intentionnelle de l’inscription du Coran ».
« Aucun témoin n’avait vu les deux femmes commettre un acte honteux avec l’autocollant. Accuser quelqu’un de blasphème pour avoir simplement tenu un autocollant avec une inscription religieuse n’est pas une preuve suffisante. »
Pour leur avocat, Atif Jamil Paggan, il s’agit d’une « verdict sans précédent dans n’importe quel tribunal d’audience pour une affaire de blasphème ».
« Les deux femmes sont actuellement dans un endroit sûr. Elles sont très heureuses et soulagées après cette victoire au tribunal, et nous sommes optimistes sur le fait que le tribunal les innocentera de l’accusation une fois le procès terminé. »
Selon l’avocat, une infirmière en chef, témoin clé de l’accusation, ne s’est pas présentée au tribunal le 18 novembre dernier.
« Elle a demandé une exemption pour cause de maternité, mais nous pensons qu’elle évite maintenant le tribunal parce qu’elle avait faussement accusé Mme Lal et Mme Arooj suite à une rancune personnelle contre la première. »
M.C.